Sons

Les sons de l'indicible

Lovecraft n'était pas réellement musicien  mais aimait la musique. Il avait cependant  des gouts de conservateurs dans le domaine, préférant les opérettes  un peu falotes de Gilbert et Sullivan et la musique classique aux autres musiques en cours à son époque comme le jazz naissant, qu'il trouvait vulgaire. Malgré cela les nouvelles de Lovecraft sont pleines de musiques et surtout de sons.  Depuis le son parfait du violon d'Erich Zahn, une de ses plus célèbres nouvelles sur le sujet, aux flutes et cymbales infernales des adorateurs de déités protéiformes, ou de bruits rampants, chuchotant dans les ténèbres. Le son est omniprésent dans ses oeuvres et pratiquement audible car parfaitement décrit ou admirablement suggéré.

"...folie! Il regarde, se cachant sous la mer ... Un Grand Ancien..." Metallica - The Thing that Should Not Be
Musiques maudites

Innsmouth a tout naturellement attiré les musiciens. Du rock au métal ou le punk, en passant par la musique ambient ou expérimentale, et plus surprenant, la comédie musicale pastiche, les musiciens se sont emparés de l'histoire et ont essayer de retranscrire, et certains avec bonheur, l'horreur tapie derrière ses murs de bois vermoulus. Avec plus ou moins de bonheur il faut le dire, Innsmouth est souvent un prétexte à raconter des histoires sombres plus qu'a développer le thème de la nouvelle. Est ce un bien ou un mal? Chacun jugera selon sa sensibilité et ses gouts musicaux. Comme pour le cinéma, Innsmouth attends un compositeur capable de mettre en musique son atmosphère particulière.

Peurs sonores

D'un autre coté les faiseurs et amoureux de sons et les fanatiques de la radio ont essayés eux, de trouver des ambiances sonores, des bruits inquiétants, dont allaient se servir pour accompagner le texte du Cauchemar d'Innsmouth des acteurs de théâtre radiodiffusé. Et quelque part l'effet est plus prenant et plus angoissant,  l'imagination marchant à plein régime comme à la lecture du roman, à l'écoute de ses voix inspirées. Plus efficace même que la représentation cinématographique du même sujet qui en nous imposant décors et acteurs, fige notre imaginaire.

À écouter dans la pénombre...